Manuel. 

A Propos. 


Qui suis-je ?

Né en 1991 dans l’État du Minas Gerais, au Brésil, j’ai nourri très tôt une passion profonde pour le dessin et la peinture, que je pratique de manière continue depuis l’enfance. Aujourd’hui installé à Montpellier, j’ai choisi d’inscrire mon parcours artistique dans une démarche rigoureuse et singulière, portée au quotidien par le désir d’interroger la création et de repousser ses limites.


Diplômé d’un Master en Pratiques Plastiques Contemporaines à l’Université Paul Valéry III de Montpellier, j’enracine ma recherche dans une solide connaissance de l’histoire de l’art et dans une admiration durable pour les grands maîtres tels que Jacques-Louis David, Vermeer, Van Eyck, Nicolas Poussin, Rembrandt ou Caravage. Leur maîtrise de la composition, le souci du détail et la quête du sublime demeurent pour moi une référence constante et un socle d’inspiration.

La découverte, à l’adolescence, des grands maîtres de la peinture, du cinéma et de la littérature a été pour moi une seconde naissance : une véritable prise de conscience sur la dévotion artistique et sur la nature du chemin à suivre. Le cinéma du Nouvel Hollywood, riche en complexité morale et psychologique, continue d'alimenter ma vision, tout comme la poésie du XIXe siècle (Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Sully Prudhomme), dont l’intensité intérieure résonne avec mes préoccupations plastiques.


Loin des effets, je cherche à établir un langage pictural capable de traverser les âges tout en dialoguant avec le présent. Ma peinture témoigne d’une époque sans époque, où les absences ont remplacé les croyances. J’observe la vie et sa complexité pour en extraire des formes qui sculptent le vide. Notre quantité d’énergie est limitée – c’est pourquoi je l’utilise pour construire et après trente-trois années de gestation intérieure, j’ai forgé le concept de Félinologie.

Ce néologisme artistique désigne l’étude des figures féminines inspirées de la panthère, à la fois félines, mystérieuses et indomptables. Cette démarche propose une relecture contemporaine de l’icône, où l'animalité devient vecteur de mystère et de questionnement métaphysique.


L'art représente pour moi un cheminement exigeant vers l’accomplissement, guidé par la patience, la rigueur et la résilience. Ma vocation est de concevoir chaque œuvre comme un espace de questionnement et de révélation, où tradition et modernité dialoguent pour ouvrir de nouvelles perspectives à la création contemporaine.

La Métamorphose des Idées.

Je pense que l'artiste est un traducteur de la pensée. L'écrivain met des mots sur des pensées, le peintre lui traduit ces pensées via des images. Il tente de transformer en représentation visible et palpable la secrète inscription logée au plus profond de nous. Il s'agit de traduire l'image ancrée au plus profond de l'individu afin de la rendre la plus efficace possible. L'artiste utilise une multitude d'outils à sa disposition (Organisation et composition de l'image, choix chromatiques, mise en place et choix précis des différents éléments qui composent la toile) pour rendre compte de ses pensées. C’est un va et vient incessant entre la psyché et la main du peintre.


La création est un processus complexe et irrégulier qui peut engendrer chez l'artiste une grande frustration si celui-ci n'arrive pas à retranscrire ses idées comme il l'avait imaginé au départ. Il semble que le plus difficile soit d'accorder de manière la plus évidente possible le fond (Les idées, les ressentis, les souvenirs) et la forme. L'idéal serait de créer une œuvre qui soit la plus « fluide » possible, où les longues heures de travail n'apparaissent pas à l'image. Il y a toujours un écart entre l'idée de départ, cette chose mentale (une idée, un instant gravé dans notre mémoire comme un souvenir plutôt amorphe et inerte, sans structure comme un fantôme) et l'objet concret produit par la suite, ce qui explique qu'il y ait toujours une sorte de déception, de frustration après la réalisation d'un projet.


C'est une lutte avec le matériau, pour le maîtriser et l'amener à la pleine réalisation de l'idée qui animait l'artiste dans sa toute première inspiration. La réalisation d'une peinture ou d'une sculpture nécessite une grande concentration ainsi qu'une implication de tous les instants, ce n'est pas un amusement ou une chose à prendre à la légère il faut au contraire vendre chèrement sa peau pour aboutir à une production plastique. Dans ma peinture je tente de ne jamais être trop didactique car il me semble que le dialogue entre créateur et récepteur de l’œuvre est avant tout riche de ce qui ne se dit pas, de ce qui ne se sait pas.


Le spectateur est poussé vers une réflexion qui lui est propre si celui-ci n'est pas soumis à des conclusions toutes faites par l'artiste. Aussi, l'inspiration ne vient pas par magie mais par le travail, de sorte que le sujet d'un tableau doit mûrir en moi comme la gestation d'un enfant jusqu'à l’accouchement. L’œuvre est le résultat d'un long processus de réflexions, d'analyses et de découvertes, c'est une entreprise complexe et un parcours semé d’embûches.


Chaque peinture représente un examen de passage pour mon droit à la création, faire face à une toile blanche est un défi que l'on doit surmonter à chaque nouvelle création. En proie aux doutes et confronté à une multitude de questions : ai-je fait le bon choix ? La composition est-elle adaptée à mon sujet ? Vais-je réussir techniquement cette partie du visage ? Est-ce que je parviendrai à rendre correctement cette lumière ? Le processus de création artistique est semblable à un accouchement douloureux.