Manuel. 

A Propos. 


Qui suis-je ?

Je suis né en 1991 dans Le Minas Gerais, un vaste État à l’intérieur des terres, au sud-est du Brésil, connu pour ses villes de l’époque coloniale fondées au XVIIIe siècle, alors que le pays connaissait une ruée vers l’or. Résident actuellement à Montpellier, je pratique le dessin et la peinture de manière singulière. Ma production artistique personnelle débute environ à l’âge de cinq ans.


Diplômé d’un Master Pratiques Plastiques Contemporaines à l’université Paul Valéry III de Montpellier, j’enseigne le dessin académique dans un établissement supérieur privé de Design et d'architecture d'intérieur. Ma pratique artistique se fait de manière naturelle, quasi quotidienne. Cela représente pour moi une conviction forte, une passion.


Je voue une grande admiration pour les grands peintres qui nous ont précédés. La maîtrise des compositions de J.L. David, la virtuosité de l’exécution chez Vermeer, Le soucis du détail de Van Eyck, La capacité à parler de sujets universels et profonds chez Nicolas Poussin ou encore la maîtrise de la lumière chez Rembrandt et Caravage constitue le point de départ, le socle inamovible sur lequel je m'appuie pour créer. Faire face à ces chef d’œuvres amène au sublime, à la transcendance et constitue une source inépuisable d'inspiration et de motivation.

L'autre influences artistique majeure fut la découverte vers l’âge de quatorze ans, du cinéma du nouvel Hollywood. Le visionnage de ces films a été un choc esthétique important car leur travail était complexe sur le plan thématique, formellement novateur, moralement ambigu, et riche en résonance mythique. Immoralité et violence extrême, auparavant censurées par le code Hays, se mêlent dans des histoires crépusculaires et désespérées. L’ambiguïté, la vision réaliste des individus et de leurs problèmes, la volonté d’explorer les profondeurs de l’âme humaine et l’utilisation des antihéros sont des thèmes qui ressortent dans mon travail pictural. Je suis également lecteur de poésies, notamment la poésie de la seconde moitié du XIXème siècle avec des auteurs comme Rimbaud, Baudelaire, Verlaine et Sully Prudhomme.


L'art et l'observation du monde constituent les ingrédients nécessaires afin de donner forme à l'informe en ayant toujours une vision sur le long terme. La construction d'une œuvre artistique est un long chemin vers l'accomplissement personnel et cette entreprise suppose d'être dans un état d'esprit compatible pour espérer obtenir le résultat souhaité résumé avec ces mots : Patience, travail et résilience.

La Métamorphose des Idées.

Je pense que l'artiste est un traducteur de la pensée. L'écrivain met des mots sur des pensées, le peintre lui traduit ces pensées via des images. Il tente de transformer en représentation visible et palpable la secrète inscription logée au plus profond de nous. Il s'agit de traduire l'image ancrée au plus profond de l'individu afin de la rendre la plus efficace possible. L'artiste utilise une multitude d'outils à sa disposition (Organisation et composition de l'image, choix chromatiques, mise en place et choix précis des différents éléments qui composent la toile) pour rendre compte de ses pensées. C’est un va et vient incessant entre la psyché et la main du peintre.


La création est un processus complexe et irrégulier qui peut engendrer chez l'artiste une grande frustration si celui-ci n'arrive pas à retranscrire ses idées comme il l'avait imaginé au départ. Il semble que le plus difficile soit d'accorder de manière la plus évidente possible le fond (Les idées, les ressentis, les souvenirs) et la forme. L'idéal serait de créer une œuvre qui soit la plus « fluide » possible, où les longues heures de travail n'apparaissent pas à l'image. Il y a toujours un écart entre l'idée de départ, cette chose mentale (une idée, un instant gravé dans notre mémoire comme un souvenir plutôt amorphe et inerte, sans structure comme un fantôme) et l'objet concret produit par la suite, ce qui explique qu'il y ait toujours une sorte de déception, de frustration après la réalisation d'un projet.


C'est une lutte avec le matériau, pour le maîtriser et l'amener à la pleine réalisation de l'idée qui animait l'artiste dans sa toute première inspiration. La réalisation d'une peinture ou d'une sculpture nécessite une grande concentration ainsi qu'une implication de tous les instants, ce n'est pas un amusement ou une chose à prendre à la légère il faut au contraire vendre chèrement sa peau pour aboutir à une production plastique. Dans ma peinture je tente de ne jamais être trop didactique car il me semble que le dialogue entre créateur et récepteur de l’œuvre est avant tout riche de ce qui ne se dit pas, de ce qui ne se sait pas.


Le spectateur est poussé vers une réflexion qui lui est propre si celui-ci n'est pas soumis à des conclusions toutes faites par l'artiste. Aussi, l'inspiration ne vient pas par magie mais par le travail, de sorte que le sujet d'un tableau doit mûrir en moi comme la gestation d'un enfant jusqu'à l’accouchement. L’œuvre est le résultat d'un long processus de réflexions, d'analyses et de découvertes, c'est une entreprise complexe et un parcours semé d’embûches.


Chaque peinture représente un examen de passage pour mon droit à la création, faire face à une toile blanche est un défi que l'on doit surmonter à chaque nouvelle création. En proie aux doutes et confronté à une multitude de questions : ai-je fait le bon choix ? La composition est-elle adaptée à mon sujet ? Vais-je réussir techniquement cette partie du visage ? Est-ce que je parviendrai à rendre correctement cette lumière ? Le processus de création artistique est semblable à un accouchement douloureux.